Depuis que la médecine associe la mort subite du nourrisson et la position coucher sur le ventre, les médecins recommandent de coucher le bébé uniquement sur le dos afin d’éviter les étouffements contre le matelas. Dès cette nouvelle position, les spécialistes ont observé une augmentation d’asymétrie crânienne qui serait expliquée par le fait que le crâne du nouveau-né est très malléable, et que la tête devient aplatie à l’endroit où il y a une pression constante. C’est ce qu’on appelle la plagiocéphalie.
L’Association de la plagiocéphalie préconise que le nourrisson puisse être évalué rapidement en ostéopathie, dès la troisième semaine de vie. Une intervention précoce est en effet souhaitable puisque, dans les premiers mois de vie, il se produit une ossification au niveau du crâne, les sutures deviennent de plus en plus denses. Déjà à 5-6 mois il y a une diminution considérable de la malléabilité des os crâniens.
L’ostéopathe travaille avec douceur et précision afin de relâcher les membranes crâniennes pour permettre aux structures osseuses de retrouver la mobilité ce qui favorise le retour à la symétrie crânienne. Pour aider ce traitement il y aura également des conseils positionnels donné aux parents. Pour de bons résultats ce traitement peut-être fait conjointement avec la physiothérapie.
Les impacts de la plagiocéphalie … Plus qu’une question d’esthétisme
Parfois, les parents constatent un arrière-crâne plus plat d’un côté, avec l’oreille plus avancée et le front plus proéminent de ce même côté. Esthétiquement les cheveux ne pourront pas tout dissimuler lors d’une plagiocéphalie modérée ou avancée. Le casque remodelant devient alors nécessaire, l’enfant devra porter ce casque vingt-deux heures sur vingt-quatre pour la durée du traitement.
Quelles sont les conséquences à l’intérieur de la boîte crânienne? Les hémisphères cérébraux doivent s’ajuster à cette asymétrie, lors d’une plagiocéphalie occipitale droite, l’hémisphère cérébral droit est poussé contre l’hémisphère cérébral gauche. L’influx nerveux de droite n’aura pas la même vitesse d’action qu’à gauche, pouvant affecter la coordination dans l’interprétation des données neurosensorielles.
La revue Pediatrics a publié en 2013 deux études sur les performances neurocognitives à 18 mois et 36 mois avec des enfants ayant une plagiocéphalie. Leur conclusion est la suivante : les enfants avec antécédents de plagiocéphalie ont toujours à l’âge de 3 ans des scores inférieurs aux tests de performance par rapport à ceux n’ayant pas de déformation du crâne, notamment pour le langage et le développement cognitif. Ces résultats doivent être confirmés par d’autres études. Bien que ces différences soient mineures entre les deux groupes, il convient d’être vigilant sur le développement psychomoteur des enfants ayant présenté une plagiocéphalie afin de proposer une prise en charge adéquate.
En 2015, Dr. Thierry Marck, pédiatre et Dr. Bernadette de Gasquet, médecin spécialiste de la préparation à la naissance et de l’accompagnement post-accouchement publiaient le livre : Mon bébé n’aura pas la tête plate. Prévenir et traiter la plagiocéphalie. Selon les auteurs, la prévention est importance et le dépistage précoce est nécessaire pour permettre un traitement réparateur le plus rapidement possible.
Ils citent notamment Mme Roselyne Lalauze-Paul Ostéopathe et collaboratrice au service de chirurgie maxillo-fasciale du CHU Robert-Debré. Avec les années, elle a pu constater que la problématique s’arrange rarement spontanément et que l’équipe est amenée à prendre en charge nombre d’asymétries cervico-cranio-faciales d’enfant de la naissance jusqu’à la fin de l’adolescence.
Les parents qui auront reçu les informations adéquatement, c’est-à-dire les conséquences possibles d’une plagiocéphalie, pourront agir selon leur propre consentement éclairé et valeur de vie.
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